Rappels concernant les règles de facturation et les principales obligations juridiques comptables du micro-entrepreneur, de l’entrepreneur individuel et/ou du professionnel libéral exerçant son activité en France.


1. Les règles de facturation :

Le micro-entrepreneur, l’entrepreneur individuel et/ou le professionnel libéral(entreprise individuelle) exerçant son activité en France doit obligatoirement apposer certaines mentions sur ses factures.

1.1. Les mentions et informations obligatoires en tête et/ou en bas de la facture concernant l’entreprise :

Les informations suivantes concernant le prestataire ou le vendeur de biensdoivent obligatoirement figurer sur la facture :

1.2. Les mentions obligatoires en haut à droite de la facture concernant le client:

Les informations suivantes concernant le clientdoivent obligatoirement figurer sur la facture :

1.3. Les mentions obligatoires dans le corps de la facture concernant la prestation ou la livraisonde bien(s) :

Les informations suivantes concernant la prestation ou la livraison de bien(s) doivent obligatoirement figurer sur la facture :

1.4. Les modalités d’émissionde la facture :

La facture émise sous forme papier doit être rédigée en deux exemplaires.

Il est possible d’émettre des factures «dématérialisées» ou strictement «électroniques»; le cas échéant, le prestataire ou le vendeur de biens doit pouvoir apporter la preuve qu’il a lui-même émis la facture et les factures doivent pouvoir être lues sans difficulté par le client et par l’administration fiscale.

1.5. La durée de conservation de la facture :

En matière comptable, les factures doivent être conservées 10 ans à compter de la clôture de l’exercice.

En matière fiscale, les pièces (livres, registres, documents ou pièces sur lesquels peuvent s’exercer les droits de communication, d’enquête et de contrôle de l’administration) doivent être conservées6 ans. Le droit de communication de l’administration étant porté à 10 ans en cas d’activité occulte

Ainsi,il est recommandé de conserver vos factures pendant au moins 10 ans à partir de la clôture d’un exercice.

1.6. Les sanctions en cas de non-respect des mentions obligatoires sur la facture :

Les infractions aux règles de facturation peuvent entraîner trois sanctions :


2. La tenue d’un livre des recettes et d’un registre des achats :

2.1. La tenue d’un livre des recettes:

La tenue du livre des recettes et du livre des achats est une obligation pour les micro-entrepreneurs, entrepreneurs et professionnels libéraux (imposition aux BIC et/ou BNC). Ces documents doivent être tenus à la disposition de l’administration fiscale en cas de contrôle. Le livre des recettes est un document comptable qui permet de regrouper de manière chronologique tous les encaissements de l’entrepreneur. Les encaissements sur l’année civile qui y seront insérés ne devront pas être modifiés ou supprimés. L’administration doit pouvoir contrôler les recettes réelles du professionnel et éviter les éventuelles dissimulations de recettes ou de fraude à la TVA. La tenue d’un livre des recettes oblige l’entrepreneur à conserver ses factures et pièces justificatives pendant une durée de 10 ans minimum. De même, les encaissements qui y seront retranscrits devront tous avoir été enregistrés sur uncompte bancaire dédié à l’activité professionnelle du micro-entrepreneur.

Le livre des recettes doit être organisé de façon chronologique et préciser les informations suivantes :

Attention, le paiement en espèces d'un particulier à un professionnel ou entre professionnels est autorisé jusqu'à 1 000 € (Articles D112-3 et R112-5 du code monétaire et financier). Ce plafond est relevé à 15 000 € si le domicile fiscal de la personne qui effectue l'achat est à l'étranger et qu'elle règle une dépense personnelle (par exemple, achat d'un véhicule à usage privé). Ce plafond ne s'applique pas aux personnes qui n'ont pas d'autre moyen de paiement ou pas de compte bancaire. Un encaissement en espèces dépassant cette somme dans le livre des recettes pourrait donc alerter l’administration fiscale.

La façon d’organiser le livre des recettes est libre pour chaque entrepreneur. A cette fin, l’entrepreneur peut tenir un livre des recettes :

2.2. La tenue d’un registre des achats:

Le registre des achats est un document comptable permet detracer l’ensemble des dépenses engagéespar l’entrepreneur dans le cadre de son activité. Il devra contenir le mode de règlement des achats ainsi que leurs pièces justificatives. Le livre des achats est obligatoire quand l’activité du micro-entrepreneur consiste à vendre des prestations d’hébergement, des marchandises, des fournitures, ou des denrées à consommer sur place ou à emporter.



3. Les autres obligations des micro entrepreneurs, entrepreneurs individuels et professions libérales

3.1. Obligation pour les micro entrepreneursde déclarer leurs recettes sur le site internet autoentrepreneur.urssaf.fr :

Tous les trimestres, la personne exerçant son activité sous le régime fiscal de la «micro-entreprise» doit déclarer son chiffre d’affaires. Cette déclaration peut se faire par courrier ou en ligne, sur le portail officiel des micro-entrepreneurs:

Consulterle site internet : https://www.autoentrepreneur.urssaf.fr/portail/accueil.html (Ou: https://www.autoentrepreneur.urssaf.fr/portail/accueil/une-question/toutes-les-fiches-pratiques/declarer-et-payer-mes-cotisation.html)

La déclaration en ligne est obligatoire dès lors que le chiffre d’affaires du micro-entrepreneur est supérieur à la moitié du plafond légal. (72600 € HT pour les prestations de service et 176200 € HT pour les activités commerciales). Ainsi, le micro-entrepreneur devra également s’acquitter du paiement des cotisations sociales. Ces charges peuvent se payer trimestriellement lors de la déclaration du chiffre d’affaires ou annuellement si le micro-entrepreneur a opté pour le versement libératoire de l’impôt. Le dispositif de l’ACRE permet aux micro-entrepreneurs (ou micro-entrepreneurs) de s’exonérer du paiement des cotisations sociales.

Rappel des seuils pour l’application du régime fiscal de la micro-entreprise, le régime de la micro-entreprise s'applique tant que le Chiffre d'affaires hors taxe annuel (chiffre d'affaires effectivement encaissé au cours de l'année civile du 1er janvier au 31 décembre) ne dépasse pas les seuils suivants :

Si l'activité est créée en cours d'année, les seuils doivent être ajustés au prorata temporis d'exploitation, sauf s'il s'agit d'entreprises saisonnières. Si votre chiffre d'affaires réalisé dépasse ces seuils, il ne vous est pas possible de bénéficier du régime de la micro-entreprise. (Consulter le site internet: https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F23267).

3.2. Obligation de déclaration d’impôt (IR) concernant l’activité d’entrepreneur individuel sur un formulaire spécifique :

Lors de la déclaration annuelle des impôts sur le revenu (IR), l’entrepreneur doit compléter un formulaire complémentaire (le formulaire «2042 C Pro») afin de déclarer ses revenus en tant que travailleur indépendant. Consulterle site internet : https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F23267

3.3. Obligation de déclaration de TVA pour certaines prestations et ventes intra-communautaires et/ou extra communautaires:

Un entrepreneur individuel ou un professionnel libéral dispose d’un numéro de TVA intracommunautaire

Les micro-entrepreneurs n'ont aucune obligation déclarative en matière de TVA car ils relèvent du régime de la franchise en base de TVA. Cependant, ils doivent demander au Service des Impôts des Entreprises l’attribution d’un tel numéro s’il fournissent ou achètent :

Dans cette hypothèse, en cas de facturation d’une vente ou d’une prestation de services à un opérateur établi dans un État membre de l’Union européenne, il conviendra d’indiquer la mention : «Exonération de TVA, article ter 262 du CGI».
Le micro-entrepreneur sera redevable de la TVA dans 3 cas :

3.3.1 Obligations déclaratives pour les prestations et ventes intra-communautaires:

Concernant les prestations et ventes intra-communautaires, le numéro de TVA intracommunautaire de l’entreprise et du client doivent obligatoirement apparaître sur la facture, afin de pouvoir émettre celle-ci en «autoliquidation».

Consulter le site internet: https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F33340
Consulter le site internet: https://www.douane.gouv.fr/fiche/notions-essentielles-sur-la-declaration-dechanges-de-biens


3.3.2. Obligations déclaratives concernant certaines prestations de service extra-communautaires:

Concernant les prestations et vente extra-communautaires, si le client se situe donc en dehors de l’Union Européenne, la TVA ne doit pas être indiquée sur la facture. Toutefois, dans le cadre de ce type d’opération, l’entrepreneur (ou le micro-entrepreneur) pourra être amené à déclarer, sur le site internet des Douanes (https://www.douane.gouv.fr/professionnels), la TVA de prestation de service extra communautaire selon si la transaction se déroule entre une entreprise et une autre entreprise ou entre une entreprise et un particulier et/ou selon le lieu et le type de prestation délivrée.

Il existe des règles spécifiques d’application de TVA française selon l’activité, le lieu de délivrance et la prestation de service délivrée par l’entrepreneur exerçant son activité en France :

3.4. Rappels concernant les autres obligations juridiques et comptables des micro-entrepreneurs et des entrepreneurs:

3.4.1. Logiciel de caisse:

L’application " Gestion " n’est pas un logiciel de caisse certifié par l’Etat français ou pouvant bénéficier une attestation de sécurisation par l’éditeur. Pour rappel, l'article 286-I-3° bis du Code Général des Impôts (CGI) présente l'obligation pour une personne assujettie à la TVA d'utiliser un logiciel ou un système de caisse qui respecte des conditions d'inaliénabilité, de sécurisation, de conservation et d'archivage des données en vue du contrôle de l'administration fiscale. Le respect des quatre conditions précitées (inaliénabilité, sécurisation, conservation et archivage) peut être justifié par un certificat délivré par un organisme accrédité ou par une attestation individuelle de l'éditeur du logiciel. Sont soumis à cette obligation, les assujettis à la TVA, personnes physiques ou morales, quel que soit le secteur d'activité, qui effectuent des livraisons de biens et des prestations de services ne donnant pas lieu à facturation et à destination de clients particuliers, dès lors qu'ils utilisent un logiciel ou un système de caisse.

Ne sont pas soumis à cette obligation d’utiliser un logiciel de caisse :

Un site internet a été mis en ligne par le Gouvernement français pour vous aider à répondre à cette question de la nécessité ou non d’utiliser un logiciel de caisse.
Arbre décisionnel logiciel de caisse: https://www.impots.gouv.fr/portail/suis-je-oblige-davoir-un-logiciel-de-caisse-securise
Consulter le site internet du Gouvernement: https://www.impots.gouv.fr/professionnel/questions/quel-est-le-champ-dapplication-de-lobligation-de-detenir-un-logiciel-de


3.4.2. Assurance:

Les entrepreneurs ou micro-entrepreneurs doivent également souscrire une assurance de responsabilité civile professionnelle en cas de dommage (perte de données de la société cliente, dysfonctionnement technique). Pour les activités artisanales et dans le bâtiment, les entrepreneurs ou micro-entrepreneurs doivent également souscrire une assurance «décennale» pour les dommages survenus après livraison des travaux pendant une durée maximale de 10 ans. Selon le secteur d’activité, la souscription à une assurance professionnelle spécifique peut également être obligatoire ou facultative.


3.4.3. Compte bancaire dédié:

Les micro-entrepreneurs dont le chiffre d’affaires annuel dépasse 10 000 € sur deux années civiles consécutives doivent ouvrir un compte bancaire dédié à leur activité.


Date de mise à jour: 16 mai 2022

Auteur : Timo RAINIO Avocat – https://www.avocat-rainio.com
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